Né à Bucarest en 1937, Dumitru Tsepeneag est l’un de ces écrivains dont le talent permet d’innover aussi bien dans leur langue maternelle que dans la langue d’adoption, le français. Son singulier roman Le Mot sablier en apporta la preuve formelle. Il est, dans la Roumanie des années 1960 et 1970, avec le poète Leonid Dimov, le chef de file de l’onirisme, le seul courant littéraire à s’opposer alors au réalisme socialiste. En 1975, pendant un séjour à Paris, il est déchu de sa nationalité par Ceauşescu et contraint à l’exil. Dans les années 80, il se met à écrire directement en français. La chute du mur de Berlin le ramène à la langue maternelle, sans pour autant qu'il renonce à sa langue d’adoption. Il fonde et dirige à Paris de célèbres revues comme les Cahiers de l’Est puis Seine et Danube. Dumitru Tsepeneag est également un grand traducteur. Dès les années 60, il traduit en roumain Albert Béguin, Michel Deguy, André Malraux, Gérard de Nerval, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, etc. Et plus récemment Maurice Blanchot, Alexandre Kojève et Jacques Derrida. Dumitru Tsepeneag est édité depuis 1985 aux éditions P.O.L.
Le Camion bulgare, roman traduit par Nicolas Cavaillès, P.O.L, 2011.
La Belle Roumaine, P.O.L. 2006.
Attente, P.O.L. 2003.
Au pays du Maramures, P.O.L. 2001.
Pont des Arts, P.O.L.1998.
Hôtel Europa, P.O.L.1996.
Quinze poètes roumains (recueil), éd. Belin, 1990.
Pigeon vole, P.O.L.1989, sous le pseudonyme Ed Pastenague.
Roman de gare, P.O.L.1985.
Le Mot sablier, P.O.L.1984.
La Défense Alekhine, éditions Garnier, 1983.
Les Noces nécessaires, éditions Flammarion, 1977.
Arpièges, éd. Flammarion, 1973.
Exercices d’attente, éd. Flammarion, 1972.
Retrouvez Dumitru Tsepeneag au Salon du livre:
Vendredi de 14.00h à16.00h Paris-Bucarest-Paris avec Marius Daniel Popescu et Matei Visniec à l'Agora du CNL
Samedi de 16.30h à 17.30h Ecriture des frontières Dumitru Tsepeneag avec Alain Mabanckou et Vassilis Alexakis - animateur, Philippe Lefait sur la Scène des auteurs
Dimanche de 11.00h à 12.30h La vie à l'est, coté mur - écrire face à la censure ou en exil Modérateur : Matei Visniec; Norman Manea, Dumitru Tsepeneag, Eugen Uricaru, Alexandru Calinescu sur le Pavillon roumain
Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :
"Je veux lui écrire, parce qu'il faut absolument que je m'adresse à quelqu'un, que je partage avec quelqu'un la manière relativement nouvelle dont j'envisage de composer mon roman ; c'est la structure qui m'intéresse le plus, dans un roman, et pour être franc, le reste me laisse assez indifférent - raconter une histoire, quand bien même elle serait captivante, passionnante, sensationnelle, je veux bien, mais ça me laisse froid... Le sujet ne m'intéresse pas plus comme lecteur, d'ailleurs, et je lis très rarement de la littérature, je veux dire des romans. Je préfère les nouvelles, plus courtes. Elle sait très bien tout ça, elle, inutile de le lui répéter, et puis elle serait tentée de me contredire - elle a l'esprit de contradiction! Non, je ne lui écris pas pour ça, d'autant plus qu'avec la distance, c'est plus dur de se disputer, autrement dit: de se contredire, de défendre chacun ses opinions comme deux intellectuels qui respectent leurs idées et qui les soutiendront jusque dans leurs derniers retranchements, sans qu'il n'y ait là rien d'équivoque. Surtout que je suis loin d'être sûr de réussir : à la convaincre, en aucun cas, mais je ne peux même pas jurer que je vais mener à bout ce projet encore assez vague dans ma tête : écrire un nouveau roman qui ne ressemblerait pas à ceux que j'ai déjà écrits..."
Le Camion bulgare - Incipit