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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

uricaruNé en 1946, Eugen Uricaru dirigea à Cluj, dans les années 1970, la revue « Echinox » dont l’activité littéraire apolitique permit de réunir des centaines de contributions d’écrivains hongrois et allemands de Roumanie. Cette expérience qui dura plus de quarante ans demeure un repère dans l’histoire des lettres roumaines du XXème siècle. Chargé d’affaires culturelles dans différents ministères, Eugen Uricaru est un romancier prolifique auteur de onze romans publiés entre 1977 et 2008. Ils arrivent, les barbares ! (1981), traduit en 2009 chez Noir sur blanc, est un roman historique qui trace en filigrane un parallèle entre les horreurs de la Première Guerre mondiale et la Roumanie communiste.

 

La soumission, traduit par Marily Le Nir, éd. Noir sur Blanc, 2013.

Ils arrivent, les barbares ! traduit par Marily Le Nir, éd. Noir sur Blanc, 2009.

 

Retrouvez Eugen Uricaru au Salon du livre:

Vendredi de 18h à 20h Une mosaïque d'identités avec Varujan Vosganian et Savatie Bastovoi sur l'Agora du CNL

Dimanche de 11h à 12h30 La vie à l’Est, cote Mur – Ecrire face à la censure ou en exil Modérateur : Matei Visniec; Norman Manea, Dumitru Tsepeneag, Eugen Uricaru, Alexandru calinescu sur le Pavillon roumain

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait : 

 "Il n'y avait presque personne à l'enterrement. En fait, s'il n'avait pas été là avec quelques mendiants, les fossoyeurs, le prêtre, le sacristain, on aurait pu dire qu'il n'y avait personne. Petra Maier aurait été absolument seule. Elle était même plus seule qu'elle ne l'imaginait, car Neculai Cràciun avait déjà son billet de train dans sa poche. Il ne voulait pas faire venir une voiture de Timisoara, parce qu'il avait besoin d'un jour ou deux pour réfléchir et trouver une issue à l'imbroglio dans lequel il était empêtré."



 


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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

livre-camion bulgareNé à Bucarest en 1937, Dumitru Tsepeneag est l’un de ces écrivains dont le talent permet d’innover aussi bien dans leur langue maternelle que dans la langue d’adoption, le français. Son singulier roman Le Mot sablier en apporta la preuve formelle. Il est, dans la Roumanie des années 1960 et 1970, avec le poète Leonid Dimov, le chef de file de l’onirisme, le seul courant littéraire à s’opposer alors au réalisme socialiste. En 1975, pendant un séjour à Paris, il est déchu de sa nationalité par Ceauşescu et contraint à l’exil. Dans les années 80, il se met à écrire directement en français. La chute du mur de Berlin le ramène à la langue maternelle, sans pour autant qu'il renonce à sa langue d’adoption. Il fonde et dirige à Paris de célèbres revues comme les Cahiers de l’Est puis Seine et Danube. Dumitru Tsepeneag est également un grand traducteur. Dès les années 60, il traduit en roumain Albert Béguin, Michel Deguy, André Malraux, Gérard de Nerval, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, etc. Et plus récemment Maurice Blanchot, Alexandre Kojève et Jacques Derrida. Dumitru Tsepeneag est édité depuis 1985 aux éditions P.O.L.

Le Camion bulgare, roman traduit par Nicolas Cavaillès, P.O.L, 2011.

La Belle Roumaine, P.O.L. 2006.

Attente, P.O.L. 2003.

Au pays du Maramures, P.O.L. 2001.

Pont des Arts, P.O.L.1998.

Hôtel Europa, P.O.L.1996.

Quinze poètes roumains (recueil), éd. Belin, 1990.

Pigeon vole, P.O.L.1989, sous le pseudonyme Ed Pastenague.

Roman de gare, P.O.L.1985.

Le Mot sablier, P.O.L.1984.

La Défense Alekhine, éditions Garnier, 1983.

Les Noces nécessaires, éditions Flammarion, 1977.

Arpièges, éd. Flammarion, 1973.

Exercices d’attente, éd. Flammarion, 1972.

Retrouvez Dumitru Tsepeneag au Salon du livre:

Vendredi de 14.00h à16.00h Paris-Bucarest-Paris avec Marius Daniel Popescu et Matei Visniec à l'Agora du CNL

Samedi de 16.30h à 17.30h Ecriture des frontières Dumitru Tsepeneag avec Alain Mabanckou et Vassilis Alexakis - animateur, Philippe Lefait sur la Scène des auteurs

Dimanche de 11.00h à 12.30h La vie à l'est, coté mur - écrire face à la censure ou en exil Modérateur : Matei Visniec; Norman Manea, Dumitru Tsepeneag, Eugen Uricaru, Alexandru Calinescu sur le Pavillon roumain

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :

"Je veux lui écrire, parce qu'il faut absolument que je m'adresse à quelqu'un, que je partage avec quelqu'un la manière relativement nouvelle dont j'envisage de composer mon roman ; c'est la structure qui m'intéresse le plus, dans un roman,  et pour être franc, le reste me laisse assez indifférent - raconter une histoire, quand bien même elle serait captivante, passionnante, sensationnelle, je veux bien, mais ça me laisse froid... Le sujet ne m'intéresse pas plus comme lecteur, d'ailleurs, et je lis très rarement de la littérature, je veux dire des romans. Je préfère les nouvelles, plus courtes. Elle sait très bien tout ça, elle, inutile de le lui répéter, et puis elle serait tentée de me contredire - elle a l'esprit de contradiction! Non, je ne lui écris pas pour ça, d'autant plus qu'avec la distance, c'est plus dur de se disputer, autrement dit: de se contredire, de défendre chacun ses opinions comme deux intellectuels qui respectent  leurs idées et qui les soutiendront jusque dans leurs derniers retranchements, sans qu'il n'y ait là rien d'équivoque. Surtout que je suis loin d'être sûr de réussir : à la convaincre, en aucun cas, mais je ne peux même pas jurer que je vais mener à bout ce projet encore assez vague dans ma tête : écrire un nouveau roman qui ne ressemblerait pas à ceux que j'ai déjà écrits..."

Le Camion bulgare - Incipit

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

gaiaNé en 1975 à Rădăuţi, Lucian Dan Teodorovici déborde d'énergie créative et littéraire et il est déjà l’auteur de trois romans et d’autant de recueils de nouvelles. Il dirige la collection de littérature contemporaine Ego Proză qui a révélé aux Roumains l’existence de leur jeune littérature, au tournant de l’an 2000. Il invite les lecteurs, dans son premier roman traduit en français, L’Histoire de Bruno Matei, à faire connaissance avec la marionnette Vasilacke, troublant alter ego de son personnage principal. Écrivain à la plume tantôt ironique, burlesque ou pleine d’humour, Lucian Dan Teodorovici est aussi, dans ce roman, au plus près du réel. L’Histoire de Bruno Matei est un grand roman sur la vie concentrationnaire, sur l'amnésie et sur la terrible expérience de la construction de l'Homme Nouveau dans l’époque communiste. Il s’organise autour de trois personnages principaux merveilleusement campés…. Trois personnages, plus une marionnette. Lucian Dan Teodorovici est traduit dans plusieurs langues. 

L’Histoire de Bruno Matei, traduit par Laure Hinckel, éditions Gaia, 2013.

 

 

 

Retrouver Lucian Dan Teodorovici au Salon du livre :

Samedi de 12.00h à 14.00h Dévoiler le goulag Lucian Dan Teodorovici et Gabriel Liiceanu au Salon littéraire du CNL

Samedi de 18.30h à 19.30h L'Histoire appartient-elle encore aux historiens ? Avec Javier CERCAS (Actes Sud), Joël CORNETTE (Belin),  Ralph TOLEDANO (Grande ourse) Animée par Eduardo CASTILLO sur la Scène des auteurs

Le "plus de Seine & Danube, un extrait : 

"La neige de la mi-mars, vue du pont, semblait unie et blanche, comme si elle couvrait encore tout, les rues, les allées boueuses, tapissant une ville dont les constructions paraissaient de loin si différentes de cet autre bâtiment gris où il avait accumulé quelques mois, presque un an de souvenirs – il n’en avait découvert l’aspect extérieur qu’au moment où il en était sorti, et avec quel étonnement. Il en était resté interdit un bon moment, avec Vasilacke inerte et ballant sur son bras droit."

Incipit de L'Histoire de Bruno Matei

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

tambaNé en 1980, Alex Talamba (qui signe Tamba) est une révélation du Festival d’Angoulême. Le dessin à la ligne forte et aux couleurs sombres, immédiatement reconnaissable, séduit l’auteur français qui travaille avec lui sur l’album Sidi Bouzid Kids. L’univers graphique d’Alex Talamba, qui vient de la publicité, a également intéressé la maison roumaine Mandragora qui se lance avec lui dans le roman graphique. En Roumanie, ce genre n’avait jusqu’à présent intéressé personne. Le jeune dessinateur a ainsi publié deux albums : Mila 23, sur la vie, dans le delta du Danube, d’un futur champion du monde de canoe-kayak. Elabuga est un journal du goulag par un soldat allemand prisonnier de l’armée rouge. http://alextamba.blogspot.fr/

Sidi Bouzid kids, album, scénario Éric Borg, dessin Alex Talamba, Casterman, 2012. 

Retrouvez Alex Tamba au Salon du Livre :

Vendredi de 17.00h à 18.00h Pif en Roumanie, un héros de l'âge d'or avec Jean-Pierre Dirick, Jacques Kamb et Ileana Surducan , animée par Didier Dutour sur le stand de l'Institut français

Dimanche de 10.00h à 11.00h La Roumanie coince la bulle: rencontre avec Ileana Surducan dans le Salon littéraire du CNL

Dimanche de 17.00h à 18.00h Rencontre autour de Sidi Bouzid Kids sur la P'tite Scène

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

surducanNée en 1987, Ileana Surducan est la benjamine des auteurs de notre sélection. À 20 ans à peine, Ileana Surducan eut l’occasion d’illustrer quelques albums jeunesse écrits par des auteurs français chez des éditeurs comme Caïman (L’Ami interdit). Les éditions Makaka la repèrent lors d’un concours en ligne et éditent aujourd’hui son travail. Son album  Le Cirque – Journal d’un dompteur de chaises met en scène Manu, un homme rêvant d’être dompteur de chaises car il sait qu’elles sont vivantes et il connaît leur personnalité hors du commun. Mais dans une ville sous dictature qui glorifie les sciences et la raison, son espoir semble vain. Au-delà des frontières de la cité, à l’intérieur de laquelle les habitants sont enfermés, se trouve Le Cirque, un univers mystérieux où tous les songes sont permis… D’une grande beauté, ses planches composent avec délicatesse un monde poétique, tendre et chargé de sens. On peut retrouver Ileana Surducan sur son blog http://ileanasurducan-fr.blogspot.fr/ et sur le site http://30joursdebd.com/

Le Cirque – Journal d’un dompteur de chaises, album, éditions Makaka, 2012.

Retrouvez Ileana Surducan au Salon du livre:

Vendredi de 10.00h à 11.00h Atelier illustration par Ileana Surducan sur le Pavillon roumain

Vendredi de 17.00h à 18.00h  Pif en Roumanie, un héros de l'âge d'or avec Jean-Pierre Dirick, Jacques Kamb et Ileana Surducan, animée par Didier Dutour sur le stand de l'Institut français

Dimanche de 10.00h à 11.00h La Roumanie coince la bulle avec Alex Tamba dans le Salon littéraire du CNL

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

suceavaNé en 1969, Bogdan Suceavă est un écrivain mathématicien. Il passe un doctorat à la Michigan State University en 2002 et il est aujourd'hui conférencier à la California State University de la ville de Fullerton, dans l’État de Californie. Et tout cela en écrivant de la littérature. Un recueil de nouvelles en 1990, une intense activité dans la presse culturelle et quelques romans plus tard, Bogdan Suceava voit son deuxième roman, Venu du temps dièse, traduit en français. Un héros nommé Vespasien Moïse, né avec la carte de Bucarest imprimée sur son torse et qui devient gourou dit beaucoup sur les errances d’une société en recherche de repères. Son troisième roman, Miruna, une histoire est un conte pour adultes, une jolie traversée de l’imaginaire collectif roumain. Quant à Vincent l’Immortel, c’est un thriller d’anticipation qui reflète nos préoccupations actuelles sur le climat, la surpopulation et les recherches sur la mémoire.

Venu du temps dièse, traduit par Dominique Ilea, éditions Gingko, 2012.

 

Retrouvez Bogdan Suceavă au Salon du livre :

Vendredi de 11.00h à 12.00h La littérature roumaine contemporaine, reflet d'une société en crise? Modérateur Eugen Simion, avec Bogdan Teodorescu, Florina Ilis et Ioana Dragan sur le Pavillon roumain

Vendredi de 12.00h à 13.00h La Roumanie des anges Modérateur : Cristian Badilita avec Jean-François Colosimo, Andrei Plesu et Savatie Bastovoi sur le Pavillon roumain

Samedi de 14.00h à 16.00h Sortir du totalitarisme avec Dan Lungu et Adina Rosetti sur l'Agora du CNL

 

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :

"En fin de compte, ils [le Dr Arghir et le professeur Diaconescu] résolurent d’étudier l’un des motifs mythologiques fondamentaux du peuple roumain […]. Et […] ce serait là le remède insoupçonné contre la calvitie, puisque la syllabe ch associée aux syllabes au et ve, toutes trois remaniées selon une loi du décodage que les deux compères mirent presque trois ans à peaufiner, livrait le nom secret de la mandragore. Chauve, c’est-à-dire main de gloire. Une décoction de mandragore relevée d’hydroxyde de sodium, de cuir de bouc, de Coca-Cola et de beurre donnait des résultats spectaculaires, rendant à n’importe quel crâne lisse comme un genou une parure capillaire considérable."

pp.20-21

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

rosettiNée en 1979, Adina Rosetti fit d’abord des études dont le but était de bien s’intégrer dans une Roumanie mondialisée, démocratique ou aspirant à l’être et c’est finalement vers sa vocation première, l’écriture, qu’elle s’est tournée. Certes, il y a eu le passage par la presse (un épisode intéressant), mais ce qu’elle voulait, c’est écrire des romans. Avec Deadline, paru à Bucarest en 2010 et presque aussitôt traduit, c’est chose faite. Pour la première fois dans la littérature roumaine, on évoque le travail qui tue. Son héroïne est trouvée morte chez elle d’avoir trop travaillé, trop esseulée, dans une société ultracapitaliste et américanisée. Elle vivait entre son chat et son ordinateur. Il y a dans ce roman un deuxième héros, un SDF artiste, un génie de l’art pop qui a la vision du fantôme de la jeune femme morte...

Deadline, traduit par Fanny Chartres, éd. Mercure de France, 2013.

 

Retrouvez Adina Rosetti au Salon du livre :

Samedi de 14.00h à 16.00h Sortir du totalitarisme avec Dan Lungu et Bogdan Suceava sur l'Agora du CNL

Samedi de 16.00h à 17.00h   De la presse à la litterature Modérateur : Mathieu Garrigou Lagrange ; avec Daniela Zeca-Buzura, Stelian Tanase, Ioana Dragan et Nicolae Breban sur le Pavillon roumain

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait : 

"Le lundi matin, les journaux s'étaient empressés de faire leurs gros titres sur cette mort mystérieuse : Miruna Tomescu avait été tuée par les dossiers, les nuits prolongées au bureau, l'absence de week ends où elle aurait pu sortir se promener dans les parcs avec son amoureux ou prendre un café avec des amies, les clients qui ne s'arrêtaient jamais, les deadlines qui lui tombaient dessus avec la régularité d'une horloge incassable."

 p.50

 

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

radulescuRăzvan Rădulescu, ne nous est pas inconnu : son nom figure au générique de plusieurs films de la nouvelle vague du cinéma roumain. Co- scénariste du film La Mort de Dante Lazarescu, il a fait partie, également, de l’équipe du film 4 mois, 3 semaines, 2 jours (Palme d’Or en 2007). La Vie et les Agissements d’Ilie Cazane (1997) a marqué son entrée dans la littérature roumaine. Vif et amusant, ce roman n’en offre pas moins une vision de la Roumanie d’avant 1989 avec sa Securitate, ses records de production et son fantastique jaillissant du quotidien opprimé. Dans son second roman, Teodosie le Petit, l’auteur se révèle encore plus fantaisiste.

La Vie et les agissements d’Ilie Cazane, roman, traduit par Philippe Loubière, éd. Zulma, 2013. 

 

 

 

Retrouvez Răzvan Rădulescu au Salon du livre : 

 Samedi de 18.00h à 20.00h    Rire de tout? avec Matei Visniec et Petru Cimpoesu sur l'Agora du CNL

 

Le plus de Seine & Danube, un extrait : 

"Ilie Cazane est né, au gré du hasard, le 6 septembre 1962, à Bucarest. Sa mère, Georgette, s’était mariée trois ans auparavant avec Ilie Cazane père, un personnage non dépourvu de pittoresque, d’après ses amis. Il connaissait sur le bout des doigts les bistrots de la capitale et, grâce à sa faconde irrésistible, il avait même réussi à obtenir des ardoises dans certains d’entre eux. La chose paraît d’autant plus inhabituelle que les tenanciers de bistrot bucarestois étaient, à cette époque, de simples employés de l’État et non les propriétaires des lieux. La seule explication plausible pourrait être que, sous l’effet du charme hypnotique de Cazane père, les tenanciers de bistrot se transportaient mentalement dans la période de l’entre-deux-guerres, revivaient leur condition fondamentale de patron régnant sur tables, chaises, verres, débit de boissons et de repas…"

Incipit du roman

 

 

 

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

Couleur-de-l'hirondelle CVMarius Daniel Popescu, né en 1963 à Craiova, est établi à Lausanne depuis 1990, où il gagne sa vie en qualité de chauffeur de trolleybus. Il fait partie de ces écrivains qui enrichissent le patrimoine littéraire français. José Corti a publié ses deux romans : la langue exceptionnelle de ce romancier est ce qui frappe de prime abord. On est ensuite happé par les galeries de personnages de La symphonie du loup. Le traumatisme de la mort accidentelle du père, la chronique d’une Roumanie à l’époque du Parti unique ne servent que de cadre à une expressivité tout à fait particulière. Les Couleurs de l’hirondelle, qui a reçu en 2012 le Prix de l’Inaperçu, est tout aussi autobiographique. Le récit s’enroule autour du corps de la mère décédée, autour du corps de la femme et explore tout l’univers avec une sensibilité tactile. Animal littéraire tout à fait hors du commun, cet auteur exilé dans une autre langue donne à lire la Roumanie autrement.

Les Couleurs de l'hirondelle, roman, Éditions José Corti, 2012. Prix de l’Inaperçu 2012.

La Symphonie du loup, roman, Éditions José Corti, 2007.

Arrêts déplacés, Lausanne, Éditions Antipodes, 2004.

4x4 poèmes tout-terrains, Lausanne, Éditions Antipodes, 1995.

Retrouvez Marius Daniel Popescu au Salon du Livre :

Vendredi de 14.00h à 16.00h Paris-Bucarest-Paris avec Dumitru Tsepeneag et Matei Visniec dans l'Agora du CNL

Samedi de 12.00h à 13.00h Ecrire pour changer son destin Moderateur Nicolas Gary (redacteur en chef sur Actualitté.com) ; avec Radu Aldulescu et Savatie Bastovoi sur le Pavillon roumain

Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :

"Elle veut jouer avec toi au jeu des rimes, elle dit "c'est toi qui commences, dis un mot!", tu dis "cochon", elle répond "tire-bouchon", elle continue avec le mot "califourchon", tu prononces "chausson", elle te dit "c'est pas bon, il faut un autre mot sinon tu as perdu!", tu dis "bouchon", elle dit "manchon", tu dis "ça commence à être difficile!", elle sourit et dit "moi, j'ai encore deux mots en réserve!", vous faites la queue à la caisse du supermarché, tu dis "ronchon", tu dis "baluchon" tu dis "cruchon elle dit dit "non, tu n'as pas le droit de dire plusieurs mots de suite, tu as perdu!" 

p.102

 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 00:00

COUV-PLESU.jpgAndrei Pleşu, né en 1948, est une voix entre toutes reconnaissable et, sans doute, un exemple de ce que la culture européenne produit de plus élégant dans le domaine de la pensée. Andrei Pleşu s’intéresse à la place de l’homme dans la société. Vaste programme qu’il prend à bras le corps dès son quatrième ouvrage publié en 1988 à Bucarest. Minima Moralia – éléments pour une éthique de l’intervalle publié en français sous le titre Éthique de Robinson pointe le fait que nous vivons une « inflation baroque de la compétence morale ». Le grand désordre du monde viendrait alors du fait que tous nous sentons moralement parfaits. Si l’enfer c’est les autres, alors, le paradis, c’est nous-mêmes ? Andrei Pleşu questionne. Essayiste prolifique, il est également un homme engagé aux côtés de la société civile. Il fait partie de ces intellectuels d’Europe de l’Est qui ont accepté d’assumer des charges politiques dans leur pays en voie de démocratisation. Il est doué d’un humour qui fit sans doute des merveilles lorsqu’il était à la tête de la diplomatie de son pays entre 1997 et 1999. Ce même humour est teinté de critique dans L’Obscénité publique en 2004 ou dans Visages et masques de la transition dès 1996. De la joie à l’Est et à l’Ouest est tout aussi révélateur d’une pensée roumaine tournée vers le monde.

Pittoresque et mélancolie : analyse du sentiment de la nature dans la culture européenne, éd. Somogy, 2007.

Actualité des anges, traduit par Laure Hinckel, éd. Buchet-Castel, 2005.

Éthique de Robinson, traduit par Grazyna Klewek et Thomas Bazin, éd. de L’Herne, 1990.

 

Retrouvez Andrei Plesu au Salon du Livre :

Vendredi de 12.00h à 13.00h La Roumanie des anges Modérateur : Cristian Badilita avec Jean-François Colosimo, Savatie Bastovoi et Bogdan Suceava sur le Pavillon roumain

Dimanche de 17.30 à 18.30h Les écrivains dans la cité - De la dictature à la démocratie avec Ana Blandiana et Gabriela Adamesteanu sur la Scène des auteurs

Dimanche de 14.00h à 16.00h GRAND ENTRETIEN Quand la parole sauve : Andrei Plesu dans le Salon littéraire du CNL

 

Le "plus" de Seine&Danube, un extrait :

Origène attribue la création des langues aux anges. Pour cela, ils doivent avoir d'abord créé les éléments des langues, les lettres. Les lettres ne sont pas seulement la "matière première" des mots, mais aussi des archétypes du monde, des modèles originaires (et originants) de l'univers visible. Elles proviennent du Logos des débuts, elles sont sa première "diversification". D'après le Zohar, le monde a été créé à l'aide de noms sacrés, qui n'étaient pas autre chose que des combinaisons de lettres. Les lettres ont, en hébreu, grec, arabe et latin, des valeurs numériques, ce qui les fait participer à la structure harmonique du cosmos visible. On a parlé d'un "alphabet céleste" et d'une "écriture angélique".

p.188 d'Actualité des anges

 

 


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Présentation

  • : Revue Seine & Danube
  • : Seine & Danube est la revue de L'Association des Traducteurs de Littérature Roumaine (ATLR). Elle a pour but la diffusion de la littérature roumaine(prose, poésie, théâtre, sciences humaines)en traduction française.
  • Contact

Parutions récentes :
•Mircea Cărtărescu a réécrit son mythique poème Le Levant en l’adaptant partiellement en prose. Nicolas Cavaillès s’est attelé à la tâche, les éditions POL l’ont publié : il est paru en décembre dernier.
•Le recueil de poèmes de Doina Ioanid est enfin en librairie. Boucles d’oreilles, ventres et solitude, dans la traduction de Jan H. Mysjkin est paru en novembre aux éditions du Cheyne.
Esclaves sur Uranus de Ioan Popa est paru début décembre aux éditions Non Lieu dans la traduction de Florica Courriol. Le lancement, en présence de l'auteur, le 11 décembre à la librairie l'Âge d'Homme a rencontré un beau succès. A lire, un article dans Le Monde des Livres, dernier numéro de décembre 2014.
L’anonyme flamand, roman de Constantin Mateescu est paru en décembre aux éditions du Soupirail, dans la traduction de Mariana Cojan Negulescu. Suivez les déambulations du professeur taciturne dont c’est l’anniversaire : le roman retrace cette journée de sa vie entre réflexions et souvenirs de sa femme aimée.
• Max Blecher eut une vie très courte mais il a laissé une œuvre capitale. Aventures dans l’irréalité immédiate vient d’être retraduit par Elena Guritanu. Ce texte culte est publié avec, excusez du peu, une préface de Christophe Claro et une postface de Hugo Pradelle. Les éditions de l’Ogre ont fait là un beau travail car elles publient sous la même couverture Cœurs cicatrisés, le deuxième des trois seuls romans de cet auteur fauché par la maladie en 1938.
• L’hiver 2014-2015 est décidément très riche en livres exceptionnels : Les vies parallèles, nouveau livre de Florina Ilis, sort le 15 janvier aux éditions des Syrtes dans la traduction de Marily le Nir. Le talent de la romancière fait revivre les dernières années du poète Mihai Eminescu devenu fou. Le roman déploie devant nos yeux toute la société roumaine à travers ce qu’elle pense et dit du poète national utilisé à toutes les fins politiques et idéologiques. Plongez dans la vie de ce poète romantique.
•La célèbre poétesse Nora Iuga a écrit un court roman intense et beau, La sexagénaire et le jeune homme que nous avions annoncé ici. Il est paru aux éditions Square éditeur. A découvrir d’urgence.

 

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... des traducteurs invités

Faustine Vega

L'ATLR, c'est quoi?

L'Association des traducteurs de littérature roumaine (loi 1901) a été fondée à Paris en décembre 2006.  Son objet est de favoriser la diffusion de la littérature roumaine en langue française par tout moyen.  Son siège social est situé à  l'Institut Culturel Roumain de Paris.sigle atlr

L'ATLR a organisé en avril 2008 à Paris les Premières rencontres internationales de traducteurs de littérature roumaine. Ces deux journées d'ateliers ont réuni 17 traducteurs littéraires de 18 pays.

La revue Seine&Danube, nouvelle série, a vu le jour en janvier 2010. Deux numéros ont paru sous la houlette de Nicolas Cavaillès, son premier rédacteur en chef.

Seine&Danube est le résultat du travail de tous les membres de l'association.

Président : Dumitru Tsepeneag

Secrétaire : Laure Hinckel

Trésorière: Mirella Patureau