Né en 1956, Mircea Cărtărescu est l’auteur d’une œuvre traduite en de nombreuses langues. Son principal roman, la célèbre trilogie Orbitor - L’Aile gauche, Le Corps et L’Aile droite ‒ récompensée par des prix prestigieux dans plusieurs pays est publié sous trois titres différents en français : Orbitor, L’œil en Feu et L’Aile tatouée. Ce livre-monde est une nouvelle Recherche, recherche du double à travers le personnage du jumeau fantasmé, recherche de la Ville à travers les promenades hallucinées, recherche de l’accomplissement à travers l’accomplissement de l’œuvre en elle-même. L’auteur qualifie son roman de « fractale » : son écriture se déploie puis se rétracte, donnant au lecteur l’étrange impression de lire un objet qui respire. Le symbole tutélaire du papillon, que l’on retrouve dans le titre de la trilogie, évoque également la palpitation, le battement, et surtout, renvoie à la perception grecque de l’immortalité de l’âme.
Son œuvre est aujourd’hui célébrée à l’étranger. En tant que théoricien du postmodernisme en littérature, il a été invité à enseigner dans des universités étrangères. Ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues.
L'Aile tatouée, traduit par Laure Hinckel, Denoël, 2009.
Pourquoi nous aimons les femmes, recueil de nouvelles, traduit par Laure Hinckel, Denoël, 2008.
L'Œil en feu, traduit par Alain Paruit, éd. Denoël, 2005.
Orbitor, traduit par Alain Paruit, éd. Denoël, 1999.
Lulu, traduit par Hélène Lenz éd. Austral, 1995.
Le rêve, traduit par Hélène Lenz, éd. Climats, 1992.
Retrouvez Mircea Cărtărescu au Salon du livre :
Vendredi de 14.30h à 16.00h Est-Ouest : des retrouvailles littéraires Modérateur : Nicolae Manolescu, avec Mircea Cartarescu, Gabriela Adamesteanu, Dinu Flamand et Pascal Bruckner sur le Pavillon roumain
Vendredi de 16.00h à 17.00h La Roumanie d'Ovide, avec Xavier Darcos et Marie Darieussecq - animation Paul de Sinety sur le Stand de l'Institut français
Samedi de 16.00h à 18.00h, GRAND ENTRETIEN La ville, l'imaginaire, l'engagement : Mircea Cărtărescu, dans le Salon littéraire du CNL
Le "plus" de Seine & Danube, un extrait :
"Ce n'était pas le souffle du vent, mais celui du couchant. L'opale liquide et l'ambre formaient des courants limpides dans le vaste espace au-dessus du lac de Côme et reflétaient encore une fois leur lumière mystique dans ses eaux transparentes presque jusqu'au fond, mais plus faiblement, en se dissolvant dans une masse hyaline. C'était comme si la chimère du dessus avait regardé droit dans les yeux la chimère du dessous, transmuant le gaz rose et lumineux, chargé de nuages en continuel enroulement et délitement, en un scintillement d'or intense et gélatineux. Dans l'immense orient qui dominait le reste des soirs de l'année comme la plus haute voûte de la cathédrale au coeur d'une ville lointaine, les Alpes luisaient en blanc et jaune, reflétant elles aussi dans les eaux presque planes et savant origami de leurs contours de papier plié. La tristesse accablante d'automne avancé, si avancé qu'il pénétrait jusqu'au corps calleux, se coulant dans le crépuscule thalamique des voix et des souvenirs, gonflait l'unique voile de la barque de pêcheurs qui traversait le lac en provenance de Cadenabbia et pointait sa proue vers Bellagio."
L'Aile tatouée, p. 326